Récit de Delphine Remy pour Octobre Rose 2025
Delphine Remy, une guerrière parmi les guerrière
Cette année, j'avais envie de vous présenter aussi, durant ce mois d'Octobre Rose 2025, des parcours de femmes fortes, de femmes qui ont traversé les épreuves de ce foutu crabe, et je commence la série par Delphine Rémy.
Le 11 juin 2019, à 10 h 05, la vie de Delphine change de cap.
De ses “2 000 vies” menées tambour battant entre la Belgique et les États-Unis naît une mission claire : rompre la solitude des patientes, informer sans tabou, remettre de la force et de la douceur au cœur du soin.
Pour Octobre Rose 2025, je vous invite à la découvrir — dans un voyage où la résilience prend le dessus.
Si vous aviez rencontré Delphine REMY “avant”, vous auriez eu du mal à la suivre.
Les jours filaient à 200 à l’heure.
- Analyste financière,
- Interprète médicale auprès de réfugiés africains séropositifs,
- Professeure de français,
- Cheffe privée, traiteur, fondatrice des Tartes de Marie à Houston,
- Nutrithérapeute spécialisée dans les troubles du comportement alimentaire,
- Créatrice de l’école virtuelle Happy Spoon program…
Elle le dit elle-même: “Oui, j’ai eu un peu trop de vies. C’était enivrant… mais épuisant.
Puis arrive ce fameux mardi de juin. 11 juin 2019, 10 h 05.
Une heure qui s’imprime à l’encre indélébile.
L’annonce du cancer du sein coupe le souffle, rétrécit l’agenda, agrandit le cœur.
Alors Delphine tombe, se relève, retombe, se relève encore
“Gérer, pour moi, c’est tomber, se relever, retomber… puis se relever encore. Et encore.
Ce n’est pas une promesse de facilité, c’est une promesse de présence à soi, d’authenticité, de chemin.
Des 2 000 vies à une seule : concentrée et habitée
De ses 2 000 vies, Delphine passe à une seule — pleine, concentrée, habitée.
Elle fait de l’épreuve un langage.
Écrire, d’abord. Dans son livre “Cancer ? Je gère !”, elle nous invite à monter dans sa cabine de montagnes russes émotionnelles :
“Ce que je vais partager avec vous est le reflet de mon histoire personnelle… Ce livre ne constitue en rien un mode d’emploi… Il n’est que le témoignage de ma propre expérience.”
Témoigner, non pour édicter des règles, mais pour ouvrir un passage, déposer une lumière au bord de la route.
Dans l’introduction, Delphine nous embarque “à bord” de son parcours :
- Des salles d’examen et blocs opératoires aux lieux-refuges où l’on reprend souffle — un coin de feu, un chêne, une cuisine à l’aube.
Elle décrit sans détours la valse des examens et des émotions, puis pose le cadre: aucun mode d’emploi, seulement le témoignage singulier d’une femme qui avance entre passé, présent et futur.
On traverse les boutiques de perruques, les chambres d’hôpital, les rendez-vous de soins de support, mais aussi les éclats de rire et les rêves qui permettent de s’évader.
Après “2 000 vies”, elle choisit une vie pleine et présente.
Attachez vos ceintures: ce récit est une invitation à tenir bon, avec patience, courage et humanité.
Une parole libre :
Du podcast au blog, en passant par un petit guide
Son podcast “Naître princesse, devenir guerrière” devient un lieu où la parole est libre, sincère, vivante.
Vous y entendrez des patientes, des aidants, des soignants.
Vous y croiserez des
- Spécialistes de la chirurgie et de la
- Reconstruction, des
- Oncologues, des
- Psychologues.
On y parle de l’annonce, de la
- Récidive, de
- L’après-cancer, de la
- Fin de vie, de
- L’hormonothérapie, de
- Sexualité et d’intimité, de
- Maternité, de
- Grossesse et de travail, de
- Soins de support, de
- Burn-out des patients, du rôle des aidants…
Autant de sujets qu’on aborde parfois du bout des lèvres — ici, on les regarde en face, avec tact, compétence et chaleur humaine.
Un geste concret :
“Petit guide pour consoler une personne malade”
Et avec ce blog, ce podcast, un petit guide à vu le jour, un petit guide ultra utile, un petit guide que tout le monde devrait avoir entre les mains.
Parce que parfois, souvent peut-être, on ne sait pas trop quoi dire à une personne malade.
On pense conseiller, mais finalement, ne serions-nous pas aussi maladroit ? Et Dieu sait que nous voulons incontestablement être bien intentionné.
Comment faire finalement pour consoler une personne malade ?
Accompagner nous renvoie souvent à notre impuissance :
Que dire ?
Que faire
Quand être présent sans envahir?
Delphine propose un guide gratuit et très pratique —
“Les choses à (ne pas) dire, les gestes et attentions qui font du bien.”
Un condensé de bienveillance à mettre entre toutes les mains : patientes, aidants, soignants.
Refaire corps : la pole dance, symbole de reconquête
L’histoire de Delphine ne se résume pas à l’hôpital, aux scanners et aux chimiothérapies.
Elle raconte aussi une reconquête : celle du corps, de la force, de la féminité.
À 49 ans, elle commence la pole dance.
Un choix audacieux, souriant. Le métal froid de la barre, la peau, la sueur, l’alignement :
“Après un cancer du sein, retrouver son corps, sa féminité, sa force… c’est un sacré voyage. Et la pole m’y aide.”
Ce n’est pas un trophée ni un défi à cocher; c’est un rituel pour habiter à nouveau son corps, reprendre appui, dérouiller les articulations de la joie.
Une intention claire
Ce qui frappe, chez Delphine, c’est la clarté de son intention : aider les patientes à se sentir moins seules.
Elle ne prétend pas “tout gérer”, elle préfère dire vrai.
- Dire qu’on avance par à-coups.
- Qu’on apprend à apprivoiser les injonctions (“soyez forte”, “pensez positif”), à poser ses limites, à demander du soutien.
- Dire aussi qu’on peut travailler avec la peur et l’incertitude, se fabriquer des boussoles — une playlist, un épisode de podcast, un message à une amie, un cours de pole dance, une sieste au soleil. De petits pactes avec la vie.
Octobre Rose 2025 : on agit avec RoseUp
Octobre Rose n’est pas qu’un ruban épinglé.
C’est un mois pour parler vrai et faire circuler des ressources.
Écouter une histoire qui ressemble à la sienne ou à celle d’une amie.
Découvrir qu’une reconstruction mammaire est un chemin personnel, qu’on a le droit de choisir, d’hésiter, de renoncer.
Apprendre que la sexualité peut être réinventée, plus doucement.
Comprendre que les soins de support ne sont pas des “à-côtés”, mais un socle.
Et cette année, après ma triste mésaventure avec l'Institut Curie, mon choix, j'ai donc dû retrouver une association à soutenir et mon choix s'est porté sur RoseUp.
Une belle association qui informe, accompagne et défend les droits des femmes concernées par le cancer partout en France.
Comme Delphine, l’association croit au pouvoir des liens, à l’importance d’une information claire, à la dignité de chaque parcours.
5 idées fortes à retenir
- Personne ne devrait traverser la maladie seul, la parole relie, répare, oriente.
- Le droit de ne pas “aller bien” est un droit fondamental : la résilience n’est pas l’oubli, c’est l’élan qui revient.
- Les soins de support (psychologie, activité physique adaptée, nutrition, douleur, socio-esthétique) sont un pilier.
- Les aidants ont besoin d’être soutenus autant que les patients : le Petit Guide est un bon départ.
- Le corps peut redevenir un allié: la pole dance n’est qu’un exemple, à chacun sa voie.
Merci Delphine
Avant de refermer cette page, je souhaite remercier chaleureusement Delphine REMY de m’avoir permis de partager ici un bout de son expérience.
Votre parole, Delphine, éclaire sans jamais écraser, et rappelle qu’au milieu des examens, des traitements et des doutes, il existe des chemins de liens, de soins et de courage.
Merci pour cette confiance et pour la justesse de votre voix — elle aide, oriente et redonne de l’élan.
À vous qui nous lisez, je vous invite à
- Faire circuler ces ressources autour de vous, à
- Ecouter le podcast de Delphine, à
- Découvrir son Petit Guide pour consoler une personne malade.
Ensemble, faisons grandir une culture de l’attention, de l’information claire et de la résilience partagée - M E R C I de m'avoir lu.
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